Comment mettre en place
des ateliers de soutien au code ?
La posture de l'animateur
Qui peut donner des cours de soutien ?
Dès lors que l'objectif n'est pas de remplacer des moniteurs d'auto-école, mais d'apporter un soutien dans l'apprentissage du code, toute personne ayant passé son code et son permis, et conduisant peut être en mesure d'animer des sessions. Quelques qualités sont cependant importantes comme : l'engagement, l'adaptabilité et la patience, le goût de la transmission de savoir et l'accompagnement humain.
Quel est le rôle d'un animateur ?
L'animateur a pour mission d'accompagner les bénéficiaires dans l'apprentissage du code de la route, en proposant des méthodes et un rythme d'apprentissage adaptés aux difficultés de chaque personne. Cela passe notamment par : des conseils pour comprendre et décrypter les images et les tournures des questions, l'explication du vocabulaire parfois difficile, le dessin ou la mise en situation pour mieux visualiser les concepts...
Quelles bonnes pratiques avant de vous lancer ?
Faire un diagnostic des bénéficiaires
Pourquoi faire un diagnostic ?
Adopter la bonne posture d’accompagnement
Identifier une solution vers laquelle orienter la personne
Identifier les obstacles et sources de motivation au code de la route
Identifier les besoins de mobilité des bénéficiaires en quelques questions
Pour l’animateur, il est important de comprendre quelles sont les difficultés de mobilité que rencontrent les bénéficiaires et pourquoi ont-ils besoin d’être accompagnés. Pour ce faire, nous proposons ci-dessous un guide d’entretien aidant à clarifier la situation actuelle et désirée des bénéficiaires à travers quelques questions d’exploration. Ce questionnaire, non exhaustif, n’est pas à suivre pas à pas mais vous oriente sur la démarche à suivre.
S'assurer de l'aptitude des personnes à passer le code et le permis
L’objectif est d’éviter d’engager des personnes qui ne pourront finalement pas passer leur permis.
Tout d’abord, il est recommandé de vérifier que les bénéficiaires possèdent les facultés nécessaires pour conduire sans représenter une source de danger pour eux-mêmes, ainsi que pour les autres usagers sur la route. Les personnes ayant un handicap ou un problème de santé ont pour obligation de passer un examen médical si elles se trouvent dans l’un des cas suivants :
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Présence d’un handicap physique nécessitant un aménagement du véhicule
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Présence d’une incapacité physique à priori incompatible avec la conduite
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Titulaires d’une pension d’invalidité civile ou militaire
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Présence d’une affection à priori incompatible avec la conduite
Retrouvez les informations sur les handicaps concernés ICI
Evaluer le niveau des bénéficiaires
L'apprentissage du code de la route requiert en effet des connaissances sur les savoirs de base (la lecture et la compréhension de texte ou la mémorisation). Il est essentiel d’évaluer ce que les personnes sont capables de faire pour mieux accompagner l’apprentissage ou les réorienter vers une solution plus adaptée.
Ci-dessous, nous proposons un test rapide à imprimer sur 40 points pour évaluer les bénéficiaires sur les savoirs de base : la lecture, la compréhension et le respect des consignes, les calculs, l'observation et mémorisation.
Ce document n’a pas vocation à être utilisé comme un outil de diagnostic « formel » mais aide à identifier les capacités de lecture et de compréhension.

Comment exploiter les résultats ?
Au vu des différents niveaux et types de difficultés des bénéficiaires, nous n’estimons pas pertinent de proposer combien de points doit obtenir au minimum un bénéficiaire pour assister aux ateliers de soutien.
L’objectif est d’aider l’animateur à analyser les facilités et faiblesses des bénéficiaires et d’adapter ses méthodes/ outils d’apprentissage.
C’est à l’animateur d’adapter son niveau d’exigence en fonction de la typologie de public à qui le test est proposé.
Organiser ses ateliers
Constituer le groupe
Il n’y a pas de modèle type. Une structure peut proposer du soutien individuel ou collectif. Un groupe n'a pas à être homogène : au contraire, des profils et difficultés variés peuvent amener de la richesse dans les échanges.
Nous recommandons de prévoir un groupe suffisamment petit pour que chacun puisse poser ses questions, tester ses compétences et travailler avec les autres participants. C'est pourquoi un groupe de 4 à 15 personnes est idéal.
Ci-dessous, nous vous partageons les avantages et inconvénients des formats de cours possibles à mettre en place :
Cours individuels
Cours collectifs
Niveaux homogènes
Niveaux hétérogènes
Les +
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Être plus proche des problématiques rencontrées par le bénéficiaire et faire du "sur mesure".
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Sortir du "sentiment d'exposition permanente" pour les bénéficiaires.
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Emulation du groupe.
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Moins d'animateurs nécessaires.
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Plus simple de suivre un plan de formation et plus de facilité dans la préparation des ateliers.
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Plus vivant et dynamique.
Les -
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Demande plus d'énergie pour le bénéficiaire et il se sent toujours en mode évaluation. L'animateur doit le sécuriser et le rassurer.
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Moins de temps à consacrer aux difficultés de chaque bénéficiaire.
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Certains bénéficiaires peuvent avoir peur de s'exprimer face au groupe.
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Mais les échanges ne sont pas toujours aisés. Le regard de l'autre peut inhiber les personnes ou le groupe peut faire bloc pour le pire comme pour le meilleur.
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Demande plus de travail de préparation et d'animation : il faut adapter son vocabulaire avec ceux ayant le plus de difficultés.
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Mettre de la pédagogie différenciée si nécessaire.
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Soigner l'égo des personnes car e regard de l'autre peut être gênant.
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L'animateur aura tendance à veiller à ce que le message soit bien perçu par l'auditoire.
Organiser ses ateliers
Il n’y a pas de modèle type. Cela dépend de vos effectifs en ressources humaines, du nombre de bénéficiaires accueillis et de leurs objectifs d’apprentissage. Certaines structures vont donc mettre en place des ateliers plusieurs fois par semaine alors que d’autres vont plutôt mettre en place des ateliers de sensibilisation ponctuel avec un objectif de remobilisation.
Voici cependant quelques éléments à avoir en tête si l’objectif est le passage de l’examen :
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Plus les ateliers seront réguliers, plus il y aura des résultats
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Nous recommandons un format d’atelier entre 1h30 et 2h30
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La durée d’accompagnement sera très variable selon les profils
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Une personne ayant surtout un sujet de motivation mais pas de difficulté d’apprentissage pourra passer son code en par exemple 3 mois, sous réserve qu’elle s’entraine chez elle
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Pour une personne ayant d’importantes difficultés, un accompagnement d’au moins 6 mois à 1 an voire plus est plutôt envisager.
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Ci-dessous, nous vous partageons des exemples, non exhaustifs, de formats de cours possibles à mettre en place :
Durée
Entre 30 heures si vous êtes en soutien avec un partenaire (type auto-école) et 60 heures si vous avez pour mission de transmettre les fondamentaux du code.
Exemple 1
Séance de 2 heures/ 5 jours/ 6 semaines = 60 heures
Exemple 2
Séance de 3 heures/ 4 jours/ 5 semaines = 60 heures
Exemple 3
Séance de 3 heures/ 3 jours/ 7 semaines = 60 heures
Exemple 4
Séance d'1h30/ 4 jours/
10 semaines = 60 heures
Exemple 5
Séance d'1h30/ 3 jours/
13 semaines = 60 heures
Programme
Prévoir un programme de soutien où chaque séance sera bien identifiable.
Exemple
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Le 10 janvier 2023 : thème "le conducteur"
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Le 11 janvier : renforcement des acquis par un travail individuel de mémorisation sous forme d'évaluation/ corrigée avec l'animateur